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Saint-Cyr REUSSIR ENSEMBLE
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18 mars 2014

Etiqueter les sans étiquette

Article paru dansLE MONDE le12.03.2014 

Dans les petites communes, l'obligation de déclarer une nuance politique passe mal

Une nouveauté électorale crée un émoi inédit dans les petites communes, à l'occasion du scrutin municipal des 23 et 30 mars : l'attribution de « nuances politiques » aux listes souhaitant se présenter sans étiquette. Mardi 11 mars, Jean Abiteboul, candidat sortant à La Houssaye-en-Brie (Seine-et-Marne) a découvert que, selon le fichier officiel des candidatures diffusé par le ministère de l'intérieur, il conduit une liste « divers droite ». Un comble pour celui qui se dit « de gauche » à titre personnel.

Depuis cette année, le mode de scrutin des communes de 1 000 à 3 500 habitants est aligné sur celui des plus grandes communes. Outre l'obligation de déposer des listes complètes et paritaires, les candidats ont dû déclarer une « nuance politique » conforme à la nomenclature officielle établie par le ministère de l'intérieur. Les candidats se déclarant « sans étiquette » s'en sont vu attribuer une de manière discrétionnaire par les préfectures.

La « nuance », qui se veut distincte de « l'étiquette » et du « parti » politique, correspond à un parti, un mouvement ou une tendance politique. La nomenclature distingue ainsi les listes « socialistes » des listes d'« union de la gauche » – investies par le PS et un autre parti de gauche – et des listes « divers gauche » qui incluent le Parti radical de gauche ou le Mouvement républicain et citoyen.

LE « PARTI D'EN RIRE »

Cette classification obligatoire instaurée par le ministère de l'intérieur doit« permettre une meilleure connaissance et compréhension des équilibres politiques nationaux » et « apporter un éclairage aux citoyens sur l'offre politique qui a lieu à un moment donné de notre histoire ».

Reste que ce système pose particulièrement problème dans des communes où présenter une liste sans étiquette est très fréquent. Les candidats encartés y sont peu nombreux et la rareté des volontaires pour participer à la vie municipale conduit souvent à la construction de listes « d'intérêt communal » rassemblant des habitants hors de toute appartenance partisane.

Jusqu'à peu, Guy Baudoin était ainsi certain d'avoir déposé une liste sans étiquette en déclarant sa candidature à Saint-Martin-d'Abbat, commune de 1 700 habitants dans le Loiret. « Dans ma liste, chacun a ses opinions, on les laisse à la porte »,explique-t-il. Mardi, Le Monde lui a pourtant appris que, selon le fichier officiel des candidatures, il conduit une liste « divers droite ». A aucun moment, assure-t-il, le changement de législation ne lui a été précisé. Il se souvient uniquement d'avoir signé un papier où il reconnaissait avoir pris connaissance de la liste des nuances, sans qu'on lui demande expressément d'en choisir une.

Candidat à Crémieu (Isère), Paul Chemin raconte comment, découvrant cette nouveauté au moment de déposer sa candidature, il a cherché, avec l'aide d'un fonctionnaire, « ce qui correspondait le mieux » à sa liste. Hors de question pour lui de se ranger avec les « divers », un méli-mélo de partis allant de Chasse, pêche, nature et traditions au « Parti d'en rire ». « On ne voulait pas se mettre dans le parti des rigolos », explique-t-il.

GAUCHE MODERNE ? « JE NE SAIS PAS CE QUE C'EST »

Finalement, il a trouvé « un compromis » en choisissant une nuance dont il a d'ailleurs oublié le nom depuis. Sa liste est classée « LUDI », pour « liste union des démocrates et des indépendants ». Lui se rappelle l'avoir choisie parce qu'il y avait « un peu de droite et un peu de gauche, comme dans liste ». Par « gauche », il entend la « Gauche moderne » figurant parmi les mouvements répertoriés dans cette nuance. « Mais je ne sais même pas ce que c'est », confie-t-il, ignorant manifestement l'existence du parti centriste de Jean-Marie Bockel.

Au ministère de l'intérieur, on ne nie pas qu'il y a « des perfectionnements possibles », mais on renvoie au travail des préfectures qui ont attribué des nuances aux listes en fonction de leur « connaissance des engagements des candidats ». Selon la préfecture de Seine-et-Marne, les nuances ont été attribuées en fonction d'un « faisceau d'indices », citant les « fichiers existants, prises de position des candidats dans la presse, renseignements du terrain… »

L'Association des maires ruraux dénonce, elle, des « méthodes du type de celles des Renseignements généraux » qui visent à «mettre les candidats dans des cases ».

Si certains candidats et associations d'élus réclament une catégorie pour les sans-étiquette, le ministère de l'intérieur précise que les candidats peuvent à défaut déposer un recours pour contester la nuance qui leur a été attribuée, et ce jusqu'au 19 mars.

 

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